Résumé de l’épisode précédent :
Je réalise une cinquantaine de séances de dédicaces pendant l’année 2019 et mon nouveau roman, les racines bleues a deux fois plus de lecteurs que mon polar. Je suis sur un nuage et entreprends de nouveaux projets pour 2020.

 

Nous sommes en janvier 2020. Mon quatrième roman avance bien. Je suis heureux d’écrire cette histoire, car pour moi c’est un peu une première. Une histoire très différente des précédentes, quelque chose de plus personnel sans doute.

Je prépare mon planning de dédicaces pour cette nouvelle année. J’envisage de faire encore plus de séances de dédicace, et également de me frotter à de plus gros salons.

Tout est prêt, je réalise une première séance dans une grande librairie franchisée, où les lectrices et les lecteurs sont au rendez-vous. Là encore je fais des rencontres très émouvantes pour certaines. On me témoigne beaucoup d’affection, les retours sont très positifs, je suis très touché.

Sur Amazon, après une première année avec quelques dizaines de lecteurs, puis une seconde année avec quelques centaines, je suis maintenant à plusieurs milliers de lecteurs, c’est toujours aussi incroyable pour moi. Je suis si heureux de pouvoir partager mes histoires qui m’ont fait vibrer avec tant de lecteurs.

Mon nouveau roman touche à sa fin. Je vais bientôt entrer en phase de relecture, lorsque le mois de mars arrive…

Nous entrons en confinement. La situation est grave et j’en ai conscience. Malgré tout, je continue de finaliser ma nouvelle histoire. Pour la première fois, je ressens une certaine appréhension quant à sa sortie. Beaucoup de personnes me lisent et apprécient ma plume, mais ce roman, va-t-il être aimé ? Je n’en ai aucune idée. À vrai dire, je ne me pose jamais la question. J’écris et advient ce qu’il advient. Mais là, tout est si différent. J’attends fébrilement les premières chroniques qui vont tomber quelques jours avant la publication de « Ce que le temps fera de nos vies ». Et là les notes tombent. Elles sont très bonnes. L’accueil est unanime. Je suis si heureux que mon histoire ait été comprise.

Mon roman sort sur Amazon, mais alors que mes autres histoires sont lues chaque jour, quelque chose se passe pour ce nouvel opus. Les lecteurs ne sont pas au rendez-vous.

Je commence à me poser des questions. Qu’est ce qui ne va pas ? La couverture, le style, mes lecteurs sont ils déçus que je n’ai pas écrit un polar ? Je suis un peu attristé en pensant à cette dernière proposition, mais tant pis, c’est ainsi. J’écris avant tout pour éprouver du plaisir à le faire et vivre des histoires avec mes personnages.

J’aurais simplement aimé partager celle-ci aussi. Qu’importe.

Pourtant après plusieurs jours, je revois ma copie. Et c’est en relisant la quatrième de couverture que quelque chose m’interpelle.

Elle ne me convient pas. Trop pris par mon histoire, ne voulant rien dévoiler, j’ai été trop évasif, trop flou et dans la multitude de romans présents sur Amazon, ma quatrième n’est pas à la juste mesure de mon histoire.

Je réécris donc cette dernière et après quelques jours, les premiers lecteurs arrivent. J’avais vu juste. Ou plutôt je découvre qu’il faut toujours prendre beaucoup du recul sur le moindre détail. Car, même si j’écris avec plaisir, il est important d’en extraire en quelques mots l’essence même de ce qui vous a poussé à écrire ce récit.

En très peu de temps, mon nouveau roman est enfin adopté et tout va pour le mieux, mais c’est d’un autre côté que je regarde maintenant, car l’horizon s’assombrit fortement.

La situation sanitaire ne s’améliore pas et me contraint à renoncer à toutes mes séances de dédicaces pour cette année ce qui me brise littéralement le cœur.

Tous mes projets s’envolent, alors je replonge dans ce que je sais faire le mieux depuis ces dernières années, écrire.

Je passe plusieurs mois à préparer cette nouvelle histoire qui va m’emporter dans un univers très sombre avec un personnage qui est dans ma tête depuis plusieurs mois déjà. Un nouveau polar commence à naître dans mon esprit. Ses contours se dessinent et le corpus prend forme sous ma plume.

C’est alors qu’Amazon me contacte et me propose une opération promotionnelle pour La disparition de Natacha B.

Le 20 août 2020, mon roman va trouver en une journée 600 nouveaux lecteurs ! Du jamais vu pour moi. 600 nouvelles paires d’yeux qui vont se pencher ensuite sur mes autres histoires et m’envoyer des tonnes d’ondes positives, dans un moment difficile pour un auteur, comme pour beaucoup d’autres métiers artistiques aussi.

À l’heure où j’écris ce dernier épisode, le 18 octobre 2020, je regarde derrière moi et je vois tout ce que j’ai traversé, toutes les rencontres que j’ai faites, toutes ces histoires que j’ai écrites et que j’ai partagées, et quel que soit l’avenir qui se dessine, je suis aujourd’hui convaincu d’une chose.

La vie est imprévisible et c’est sans doute ce qui en fait sa beauté. Car si l’on avait dit à ce petit garçon du haut de ses 6 ans, qu’un jour, il deviendrait écrivain et qu’il serait tellement heureux qu’il prendrait la décision d’écrire jusqu’à son dernier souffle, et bien je pense qu’il l’aurait cru, car ce petit garçon a toujours su ce qui était en lui et maintenant qu’il l’a trouvé, il ne cessera jamais de le partager avec la planète entière car le bonheur est quelque chose de trop important pour ne le garder que pour soi.

Merci.

FIN