Le problème principal qui réside dans l’écologie et l’incompréhension du plus grand nombre à son égard.
Avant tout chose, il est important de savoir que l’écologie est l’étude des relations entre les êtres vivants et leur environnement. Rien d’autre.
Ainsi considérer le monde vivant dans son ensemble peut réveiller les consciences en remettant en avant le fait que nous ne sommes pas en dehors de la nature. Nous en faisons partie.
Être écologiste ne veut donc rien dire. Nous le sommes tous puisque nous faisons partie de cet ensemble.
La faculté à comprendre cet état de fait est par contre au cœur du débat qui divise aujourd’hui l’opinion publique.
En mettant de côté ceux et celles à qui l’exploitation de la planète profite sans se soucier des conséquences, on peut distinguer deux groupes principaux.
D’une part toutes celles et ceux qui ont saisi l’importance de la prise de conscience écologiste actuelle, d’autre part ceux qui n’en ont pas conscience, essaient de l’appréhender ou encore le nient.
Le problème, à mon sens réside dans un fait principal, nous sommes tous, chacun à son échelle, responsables de ce qui se produit actuellement.
Le constat souvent jugé, mais à juste titre, alarmant a un peu bousculé notre confort de conscience habituel. Alors on s’interroge plus ou moins.
Que faire ? Avons-nous les moyens d’agir ? Est-ce vraiment de notre faute ? Est-ce une faute ? Mais si oui la ou lesquelles ?
En se plaçant par exemple du point de vue d’un occidental, nous possédons pour beaucoup un téléphone portable, une box internet, une télévision, une voiture, des habits, un toit. Nous faisons nos courses pour manger, nous voyageons pendant les vacances pour nous divertir.
Et tout cela nuit, sans équivoque à la planète.
Mais alors comment faire ? Que faire ? Puisqu’il semble impossible dans la société actuelle, de ne pas vivre sous un toit, de ne pas faire ses courses ou pire encore d’être injoignable, sommes nous d’affreux fautifs ? Avons-nous seulement le droit de nous revendiquer sensibles à la cause planétaire, en omettant de tels crimes ?
Voilà sans aucun doute l’argument le plus utilisé par ceux qui tiennent à tout prix à se déresponsabiliser, et à garder bonne conscience en se berçant dans l’illusion que tout va bien et que tout ira bien. L’humain est tout puissant, il trouvera bien des solutions. Si tu as un téléphone, tu n’as pas le droit de parler d’écologie.
Pourtant, voilà où le bas blesse. L’extrémisme. De cet inévitable écueil, sont nés de nombreux mouvements de par le monde, qui font montrer du doigt la prétendue folie de certains aux yeux des autres, qui créent des fossés sans cesse plus grands, contribuant par là-même à ne pas régler le problème, à l’amplifier parfois.
La modération. La réflexion, le retour progressif à des choses « normales », plus en adéquation avec l’ensemble du vivant.
Nous devons retrouver notre place sur cette terre qui nous abrite parmi toutes les autres espèces.
Notre drame n’est pas né hier, mais depuis 1950, il a pris des proportions gigantesques, dramatiques, et inquiétantes.
Bien-sûr, nous ne pourrons revenir en arrière sur bien des points, ce n’est d’ailleurs peut-être pas la solution. Le progrès, les découvertes scientifiques nous ont permis d’avancer mais vers quoi ? Le paradoxe humain. Le bon comme le mauvais en parfait harmonie permanente. En détournant sans cesse les possibilités que nous offraient nos connaissances nous nous sommes étouffés.
Les guerres, déjà terribles sur un plan humain, mais aussi écologique, ont créé, dès leur fin, une reprise de notre foi aveugle dans la croissance. Le développement que l’on pensait durable n’est en fait qu’économique. Les pays les plus proches de nos racines, sont dits en voie de développement, mais de développement de quoi ? De notre progrès si destructeur ? Ne sont-ils pas là où ils en sont à cause de ce même progrès ?
Non avoir un téléphone portable ne doit pas nous empêcher de repenser le monde, pour en faire autre chose. Le monde n’est qu’un ensemble d’individus. Mais ne pas changer de portable tous les 6 mois, est déjà mieux.
Non, voyager n’est pas le pire des crimes, mais prendre des avions low-cost pour aller à l’autre bout du monde dès que l’envie nous en prend, n’est pas le comportement le plus adéquat avec une conscience écologique.
Vivre sous un toit et ne pas retourner dans des grottes, n’est pas non plus une aberration. Nous avons amélioré notre condition de survie, mais changer la décoration de notre intérieur à chaque saison n’est pas très judicieux.
Respecter ces saisons, et manger ce qu’elles nous offrent au moment où elles nous l’offrent est plus décent que de consommer tout et tout le temps.
Consommer n’est pas un crime, mais consommer en réfléchissant à notre consommation, en la réduisant, l’améliorant qualitativement et non quantitativement, en encourageant des productions locales mais pas empoisonnées, non plus, en laissant les grandes groupes, la grande distribution ronger les os de ceux qui persisteront dans ces modèles archaïques et destructeurs, peut également être une bonne idée.
Nous devrons, si nous voulons changer nos comportements, nous poser des questions. À chacune de nos actions si habituelles, si ancrées dans cette société, apprises, ingurgités, dans nos éducations communes, quelle nécessité réside dans l’acte que je vais faire maintenant ? Cette action est-elle judicieuse ? Ai-je vraiment besoin de ça ? Puis-je me passer de tout ce qui me paraissait si indispensable jusqu’ici ? Mais aurai-je simplement le cran d’essayer pour voir ? Pour voir si mes appréhensions étaient fondées ou si je suis capable de réaliser ce que je croyais impossible.
Nous sommes face à des contradictions, mais en avoir conscience est déjà un immense pas.
Nous sommes imparfaits car naturels. La solution miracle n’existe pas.
Moi-même j’ai, par le passé, été un très gros consommateur de technologies. Mon réfrigérateur était rempli. J’achetai régulièrement de nouveaux habits. Je ne pensai pas aux conséquences de mes actes.
Puis j’ai changé, j’ai appris la modération. Je fais ce que je peux, mais j’essaie de me rapprocher au maximum de ce qui me semble aller dans le bon sens.
J’ai toujours un téléphone portable, mais je n’achète plus à outrance. J’ai toujours un réfrigérateur, mais il est en permanence presque vide, car il n’y a que le nécessaire. Et le plaisir des bons produits a changé mon mode de consommation. J’ai des habits mais je n’en change que lorsque cela s’avère nécessaire.
Je ne suis pas devenu un reclus, ni un illuminé, ni encore un endoctriné ou un asocial.
Je suis un être imparfait parmi les êtres imparfaits. Mais je me soigne. Et j’ai envie d’autre chose pour mon fils. D’autre chose qu’un déni qui ne me mènera nulle autre part que là vers ce quoi nous plongeons inéluctablement.
Il n’est jamais trop tard.
Il est seulement temps de changer.