Ma vie d’auteur – Épisode 04 – La convocation

7 Juin 2020 | Ma vie d'auteur, Zarchives

Résumé de l’épisode précédent :
J’écris de petits magazines en bande dessinée que je distribue dans la cour de récré.

Alors que j’écrivais, plutôt incognito mes petites histoires, sans vraiment que mes parents ne se doutent de ce que je faisais, un événement inattendu s’est produit à la rentrée des classes.

En début d’année, un peu aussi pour faire connaissance, l’institutrice nous a proposé, comme aimaient à le faire les enseignants à cette époque, de raconter nos vacances d’été.

C’était un devoir à faire à la maison, et je me réjouissais déjà à l’idée d’écrire les souvenirs que j’avais gardés de l’été qui venait de s’achever.

Seulement voilà, lorsque je fus chez moi, devant ma page blanche, je me trouvai confronté à un sérieux problème. Bien que mes vacances fussent fort agréables, je les trouvai peu intéressantes pour l’exercice demandé.

Sans hésiter, je pris donc une décision qui allait déclencher une succession de situations que je n’avais pas anticipées.

Quelques jours plus tard, nous rendîmes les copies à notre institutrice.

Deux jours passèrent et un beau matin de septembre, elle se leva, prit un paquet de copies dans les mains et en laissa une sur son bureau.

Elle les distribua, les unes après les autres en partant de la moins bonne note jusqu’à la valeur la plus haute. C’était ainsi que la pédagogie était appliquée dans les années 80 dans les écoles françaises ! Juger, noter, et classer ! Le meilleur moyen d’accabler les derniers et de flatter les premiers ! Je préfère ne pas savoir ce qu’il en retourne aujourd’hui, mais ce n’est pas le propos ici.

Ne recevant pas ma copie, je commençais à entrevoir l’idée que j’allais récolter une bonne note, ce qui me rendit heureux. Mais pas pour très longtemps.

Car, après quelques minutes, l’institutrice distribua la dernière copie et ce n’était pas la mienne. Je n’osai pas demander. Elle retourna s’asseoir sans rien dire et je restai dans le doute.

C’est à la fin de la journée que la réponse à mes interrogations, survint enfin.

Elle me demanda de rester quelques instants ce que je fis.

Après que les autres élèves furent sortis, elle m’informa de prévenir mes parents qu’elle souhaitait s’entretenir avec eux.

Un peu surpris par cette mission qui venait de m’être confié, j’acquiesçai et transmettais l’information, un peu inquiet à mon père et ma mère. À 9 ans, ce n’est pas la chose que l’on préfère. Plus tard non plus.

Le lendemain soir, mes parents arrivèrent finalement et j’assistai de loin, à l’arrière de la classe, à l’entretien avec mon institutrice.

N’arrivant pas à discerner leurs propos, je tentai de lire sur leur visage.

La conversation sembla d’abord sérieuse puis des rires éclatèrent enfin.

Là, ma mère me fit signe de les rejoindre.

L’institutrice semblait maintenant réjouie et soulagée.

Mon père répéta ce qu’ils venaient de raconter.

En lisant ma rédaction sur mes vacances d’été, mon institutrice avait été interpellée par le côté très rocambolesque du récit que j’avais livré dans ma copie.
Un peu inquiète par la nature de mes aventures, elle avait jugé nécessaire de demander une confirmation à mes parents.

Mais très vite, tout ce petit monde comprit que je l’avais mené en bateau en inventant de toutes pièces des vacances que je n’avais pas vécues.
Je n’avais pas réalisé la portée de ce que je faisais à ce moment-là.
Je ne me souviens pas hélas non plus de la teneur exacte de mon histoire, toujours est-il que c’est la première fiction que j’ai réellement écrite et que l’enseignante d’âge adulte qui me faisait alors face était tombée dans le panneau.
J’avais réussi mon coup. Entraîner mon lecteur dans une histoire qui semblait vraie !

Cette simple anecdote m’a pourtant transformé.

Et seulement quelques jours après, je décidai d’écrire, non plus une rédaction, mais bel et bien mon premier roman.

Je décidai d’un titre, d’un contexte et d’un personnage principal et je me lançai dans l’aventure avec lui. « Le Trou noir » fut mon vrai premier roman de science fiction, bien avant ceux que j’écrirai bien plus tard.

La couverture avec de jolies majuscules !

À gauche la fiche du personnage principal

J’en garde encore un souvenir impérissable. Il n’était pas long, faisait la taille d’une nouvelle, mais pour moi, du haut de mes 9 ans, c’était un roman, et cela voulait dire beaucoup !

Prochain épisode : l’abandon…

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A propos de l'auteur

Frédéric Rocchia

Généticien et criminologue de formation, Frédéric Rocchia écrit ses premiers textes en musique. Auteur, compositeur et interprète, il fonde finalement sa propre maison d’édition et publie son premier roman en 2017.